ANDRÉ ROBILLARD
Sait-on jamais la vie
Numéro de référence au catalogue : IPS
0102.
Date de publication du CD : janvier 2002. Epuisé.
André Robillard est un autodidacte à la retraite.
Il a vécu toute sa vie dans un établissement
hospitalier, mais presque jamais comme résident. Bien
que rentrée dès sa jeunesse dans cet établissement
(il ne pouvait pas suivre le cursus traditionnel des autres
enfants) il y a fait son trou, et a travaillé toute
sa vie à plusieurs postes (cuisines, poubelles...).
Il touchait son salaire et louait au sein de l'hôpital
un logement indépendant. Depuis sa retraite, il habite
toujours au même endroit et prend le temps de vivre,
de recevoir des amis, de leur offrir l'apéro, et surtout
de construire ses fameux fusils faits de matériaux
de récupération. Il s'est forgé sa philosophie
de la vie et la partage avec d'autres. Une sorte d'intellectuel
autodidacte du terroir. Mais ce qui l'anime en secret, c'est
le cyclisme, l'accordéon, la musette et la chansonnette.
Seul, il s'est mis à l'accordéon (il en a une
pratique toute singulière) et a même inventé
une "batterie". Sur ce CD, vous entendrez sa "musique" personnelle
et vous pourrez également regarder les deux plages
vidéo sur votre ordinateur afin de découvrir
le personnage et sa fameuse batterie. Et la tendresse viendra,
après ces salves de percussions et ces respirations
fortes, grâce au doux son de l'harmonica.
Tendrement brut.
Livret réalisé par Pakito Bolino du Dernier
Cri
a Harmonica
b Changer sa vie
c Harmonica
d J'avais un don
e Bourrée auvergnate
f Sait-on jamais la vie
g Le temps
des cerises
h Mes accordéons |
i A la volette
j Les fiancés d’Auvergne
k La récup
l Batterie
m Les V2 allemands
n Machin Auvergnat
o Les avions
p Le dénicheur
|
(Inclus deux plages vidéos.)
Le Robillard,
C'est l'André.
Un homme d'esprit ; pur esprit.
Il est en retraite et a passé TOUTE sa vie au même
endroit, dans un centre hospitalier. D'abord comme écolier
pour apprendre à lire, écrire et compter un minimum
(il n'était pas capable de suivre l'instruction "normale").
Puis il a travaillé dans ce centre, en y louant un logement,
puis maintenant il est à la retraite, toujours en logeant
sur place.
Il est totalement autodidacte et est l'un des derniers artistes
à singulier à avoir connu Jean Dubuffet. C'est pour
cette raison que tous les mois, des vautours galièristes
viennent chez lui pour acheter ses uvres (faire du fric,
quoi) en souhaitant probablement sa mort pour que ses productions
prennent de la valeur.
Résultat : PAS UNE SEULE OEUVRE chez lui. Tout chez des
particuliers.
André Robillard est un accumulateur : il ramasse, entasse,
amasse. Dès fois que ça serve un jour. Journaux,
briquets usagés, paquets de clopes vides, jouets entiers
ou cassés, sacs plastiques. Pour nous, étrangers
à son monde, c'est un capharnaüm. Pour lui, dans son
univers, c'est un atelier/lieu de vie. Chez lui, plus de place
pour asseoir les visiteurs. Il lui reste de quoi poser sa chaise
en face d'un bout de table (30 cm2 à tout casser). L'évier
est hors d'atteinte ainsi que sa cuisinière. Faut dire
qu'il faut bien stocker 3 télés (même si elles
ne marchent pas) 3 à 4 accordéons, un violoncelle,
des guitares etc...
Le Robillard : depuis 30 ans il construit/dessine des fusils et
des engins de guerres, et des fusées. Des trucs à
la Rambo en plastique, avec des canons par tous les bouts, une
vision pleine. Ce n'est pas l'arme qui l'intéresse, mais
la technique. Pour lui, c'est extraordinaire d'avoir inventer
tout ça. Les avions qui vont très vite et très
loin. Les hommes dans la lune. Et la guerre froide l'a marquée
(l'atome).
Et puis la musique : totalement autodidacte, il chante des vieux
trucs démodés, est fan d'André Verchuren
(dont il partage le prénom, et c'est important). De la
musique tripale, hargneuse, qui font des gouttes de sueur. Des
trucs gutturaux, forts et exténuants, pré et post
punk. Qui détruisent les tympans. Des percussions inventées
sur des poubelles en fer dans lesquelles il enfonce sa tête
pour mieux sentir les vibrations des coups.
De la musik que Rambo aurait pu jouer dans le ventre de sa mère
s'il avait été humain.
(c) Jean-Paul Vidal (Cliquez pour agrandir)
|